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On me demande souvent pourquoi j’écris mes voyages. La question paraît simple, mais les réponses, elles, se superposent, s’enrichissent, se contredisent parfois.
Écrire, pour moi, n’est pas un geste accessoire. C’est une manière d’habiter le voyage — autrement que par la photographie, autrement que par le souvenir.

J’écris pour garder une trace

Ce que je vois, ce que je ressens, ce que j’apprends… tout cela s’efface vite si on ne l’ancre pas quelque part. L’écriture fixe le moment, elle ralentit le temps.
Une phrase devient un repère, une émotion redevient palpable.
Dans mon carnet, je note ce que l’image ne peut pas dire : les odeurs, les sons, la fatigue, les rencontres, les doutes.
C’est une mémoire sensible, un fil d’Ariane que je déroule entre les lieux et moi.

J’écris pour transmettre

Écrire, c’est aussi raconter pour les autres.
Offrir un itinéraire, un regard, une émotion.
Un texte invite le lecteur à voyager autrement, à ressentir ce que j’ai vu ou compris.
C’est une manière de prolonger la route, de transformer l’expérience en partage.
Chaque mot devient un passage possible vers l’ailleurs.

J’écris pour faire découvrir autrement

La photographie capte l’instant. Le texte, lui, explore la durée, le sens caché derrière les apparences.
Par le récit, je montre ce qu’on ne voit pas en surface : la nuance d’un geste, la respiration d’un lieu, la complexité d’une rencontre.
Écrire, c’est ralentir le regard, aller au-delà de la carte postale, retrouver l’humain derrière le décor.

J’écris pour partager un regard

Chaque voyage est unique, car chaque regard l’est. Écrire, c’est affirmer cette subjectivité — dire : “voici ce que j’ai vu, voici comment je l’ai perçu.”
L’écriture engage, elle oblige à choisir les mots justes, à préciser ce qu’on ressent, à ne pas se cacher derrière le simple “c’était beau”.
C’est une manière d’assumer son point de vue, d’en faire une trace singulière.

J’écris pour questionner le monde

Voyager n’est pas seulement découvrir, c’est aussi interroger.
Pourquoi ces lieux changent-ils ? Que devient la mémoire des paysages ?
Quels effets la modernité a-t-elle sur les cultures locales ?
Écrire, c’est ouvrir un dialogue : avec le monde, avec les autres, avec soi-même.
C’est chercher du sens dans le mouvement, et parfois accepter de ne pas le trouver.

Écrire, c’est voyager deux fois

Une première fois sur la route, une seconde fois sur la page.
L’une nourrit l’autre : la marche inspire les mots, et les mots prolongent la marche.
Photographier, écrire, enseigner, guider — ce sont, au fond, les facettes d’une même quête : comprendre et transmettre.

Vous désirez en savoir plus ?

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